L’Institut – Stephen King – Albin Michel, Février 2020.

Me voici enfin avec le dernier livre de Stephen King entre les mains ! Une institution chez moi depuis très longtemps: recevoir le dernier King en cadeau de Noël ou d’anniversaire (en alternance avec F.Thilliez 😊), cela vaut bien de patienter quelques semaines… A voir défiler les chroniques et à les lire avidement, je ne peux pas dire que ce livre soit une complète découverte, mais tous ces avis ont véritablement attisé ma curiosité, fait monter la pression et autant vous dire que je n’avais qu’une hâte : franchir les portes de cet Institut et savoir enfin ce qu’il s’y passe!!!

Luke Ellis, 12 ans, est un garçon presque comme les autres: surdoué au point de tenter, malgré son jeune âge, les concours d’entrée à l’université… Il possède également quelques aptitudes de télékinésie qui font de lui un être à part, une cible de choix pour un groupe d’individus qui n’hésitent pas à assassiner ses parents avant de le kidnapper pour l’emmener dans le Maine… Dans cette douce région de lacs et de forêts, se trouve un « institut », véritable machine à broyer les esprits, immense et aseptisé, scindé en 2 parties : l’Avant dans laquelle sont « accueillis » les adolescents, qui, comme Luke, ont des dons particuliers; l’Arrière dont on ne sait rien, hormis quelques rumeurs effrayantes et le fait que chacun finit un jour ou l’autre par y aller, qu’il le veuille ou non… Les jeunes captifs sont « encadrés » par des médecins, si on peut les appeler ainsi, eux-même sous l’égide de l’implacable Mme Sigsby, directrice de l’établissement. et seront soumis à des tests et expériences, dégradantes ou douloureuses, insensées, le tout dans un but qu’ils ignorent…

Quel sujet ! Quelle ambition ! Une partie d’échec grandeur nature entre un gamin de 12 ans et le gouvernement américain ! De nombreuses références à la seconde guerre mondiale ponctuent ce livre, un parallèle évident entre les horreurs du gouvernement nazis et les expériences menées par les médecins de l’Institut sur leurs jeunes victimes. Stephen King frappe fort dans le fait que les actes répréhensibles commis avec sadisme par les agents du gouvernement soient louables… LOUABLES ! Il fallait oser ! Nous franchissons les portes de l’horreur avec fracas…

J’ai eu une lecture assez mitigée de ce roman tant attendu. Les thèmes chers à Stephen King et que j’aime retrouver dans ses romans sont bien présents: l’enfance et l’amitié, la critique acerbe du gouvernement américain… Mais malgré quelques dialogues savoureux, je n’ai pas retrouvé la verve d’antan, l’éloquence de ses meilleurs titres… Les longues digressions dont il est coutumier (on aime ou pas…) m’ont manqué et j’ai trouvé certains passages assez plats. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’y a qu’un seul personnage principal, Luke Ellis, que l’on suit du début à la fin, et qu’ à 12 ans on n’a pas tant de chose que cela à raconter… C’est mon bémol sur ce roman, en sachant que j’aime Stephen King principalement pour son style incomparable. Toutefois, je me rends compte en écrivant mon avis que ce livre est au-dessus de tout cela, le sujet même est tellement imaginatif que la magie opère finalement !