
Le Diable tout le temps – Donald Ray Pollock – Livre de Poche, Janvier 2014.
Du rêve américain au cauchemar américain, il n’y a qu’un pas, celui que vous franchirez en lisant Le Diable tout le temps de Donald Ray Pollock.
Donald Ray Pollock est un auteur américain que je découvre par cette lecture, pour le moins troublante. Le Diable tout le temps, le Mal répété à chaque page, le vice exacerbé dans chaque personnage comme un mantra maléfique, comme un virus contagieux. L’auteur prend le lecteur à témoin, l’entraine avec lui dans une contemplation d’un genre bien particulier : celle de destins croisés de personnages habités par le mal. Ohio, vallée du Knockemstiff, que Pollock connait bien puisqu’il y est né, est un endroit de l’Amérique profonde où il ne fait pas bon vivre. « Quatre cents personnes environ vivaient à Knockemstiff en 1957, et en raison de Dieu sait quelle malédiction, que cela tint à la lubricité, à la nécessité, ou tout simplement à l’ignorance, presque toutes étaient liées par le sang« .
Ce que Pollock dépeint est une Amérique décadente, profondément pervertie, sans espoir et dénuée d’humanité où s’affrontent nombre de marginaux arriérés dont la violence semble être le seul mode d’expression, où la drogue, les meurtres et les crimes sexuels sont devenus un mode de vie à part entière. Evoluent donc en parallèle plusieurs personnages, tous plus ou moins déjantés, ayant un point commun : la noirceur d’âme. Willard Russell, rescapé de la guerre du Pacifique, père de famille et fervent pratiquant est prêt à tout pour sauver son épouse atteinte d’un cancer, il entraine son jeune fils Arvin dans une pratique de la prière pour le moins douteuse. Carl et Sandy forment un couple assez atypique, ils parcourent le pays dans un road-trip meurtrier, à la recherche de jeunes auto-stoppeurs… Un prédicateur accompagné de son musicien sillonnent le pays semant le chaos sur leur passage et un jeune pasteur pédophile a une façon bien particulière de fidéliser ses ouailles… Arvin est le seul de ces personnage à trouver grâce aux yeux de l’auteur: ce n’est pas un mauvais garçon, il a reçu une éducation à la dure pour apprendre à se défendre et réclame justice lorsque l’on s’en prend à sa sœur de cœur. La religion est omniprésente mais Dieu est bafoué, usurpé, utilisé à des fins perverses et contradictoires, écrasé par le Diable qui domine cette contrée sauvage où les Hommes possèdent une bestialité hors-norme.
L’écriture de Pollock fait des merveilles: puissante et juste, elle nous enchaîne à ce dédale d’abomination. Scotchée par ce déferlement de haine et de sauvagerie, je n’avais qu’une hâte, tourner ces pages pour connaître le dénouement de ce récit dévastateur.

15 juillet 2021 at 15 03 54 07547
Oh la la, je ne sais pas si ce surplus de violence et de haine m’attire ou me fait peur ! 😂 Je sens que c’est une lecture dont on ne ressort pas indemne, merci pour cette découverte surprenante et intriguante 🙂
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16 juillet 2021 at 9 09 55 07557
On peut dire que c’est une immersion dans la noirceur humaine !
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15 juillet 2021 at 18 06 00 07007
Je n’ai pas accroché au rythme du film, j’ai trouvé ça trop lent alors que le côté malsain et vicieux m’intrigait bien. Il faudrait que je tente de lire le livre.
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16 juillet 2021 at 9 09 54 07547
Le livre est assez court et plutôt rythmé
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16 juillet 2021 at 5 05 54 07547
Effectivement, c’était un livre vraiment très sombre ! J’ai regardé l’adaptation Netflix, c’est pas mal fait !
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16 juillet 2021 at 9 09 51 07517
J’aimerai bien la voir pour comparer avec le livre
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2 août 2021 at 7 07 47 08478
J’ai vu passer le titre sur N. Je ne connaissais pas le livre. Je suis plutôt tenté de le découvrir avant de voir l’adaptation.
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2 août 2021 at 8 08 07 08078
Je n’ai pas vu l’adaptation mais en général je préfère lire les livres avant la série ou le film.
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