Cellullaire – Stephen King – France Loisirs – 2007

Clayton Riddell, un auteur de bandes dessinées, vient de signer un contrat chez un éditeur de Boston. Il est impatient d’annoncer la nouvelle à son fils John et à Sharon, sa femme avec qui il traverse une mauvaise passe… Tous deux sont restés dans le Maine. Ce contrat va mettre du beurre dans les épinards et sera le commencement pour eux d’un avenir meilleur. Mais alors qu’il sort de la maison d’édition, des évènements horribles se succèdent, les passants deviennent fous et s’agressent les uns les autres sans raison. Des scènes d’horreur animent les rues de la ville. En observant comme nul autre son environnement, Clayton devine qu’un mystérieux virus semble se propager d’un individu à l’autre par le biais des téléphones portables, transformant chaque être humain porteur de l’appareil en zombie sanguinaire. En dépit de la situation catastrophique, Clayton décide de remonter dans le Maine pour retrouver sa famille, encadré de Tom McCourt et de la jeune Alice Maxwell, ses compagnons de route rencontrés au coeur du chaos. Si les phonistes (personnes ayant subi la transformation) reprennent progressivement une attitude à priori inoffensive, le combat entre le bien et le mal est inévitable.

Et Stephen King recréa l’enfer sur terre… Ce livre date de 2006, à l’époque l’auteur n’avait pas encore cédé à l’utilité du téléphone portable (je doute que ce soit encore le cas aujourd’hui), et en réaction à l’invasion massive de cet objet connecté, il imagina le scénario suivant : un signal venu d’on ne sait où se diffuse par les téléphones portables et transforme la population en monstres sanguinaires. Ce phénomène baptisé « Impulsion » par les protagonistes n’a pas d’origine précise et on pourrait symboliquement l’interprêter comme étant l’expression d’une inquiétude face à l’utilisation devenue massive de cet objet connecté, plus que comme une marque de rejet de cette technologie nouvelle. Stephen King donne à réfléchir sur le recul qu’il est bon d’avoir face à l’usage massif et parfois déraisonné d’objets que l’on pourrait un jour ne plus maitriser. Comme tout phénomène de masse il est bon d’avoir une certaine réflexion à son sujet, on est plus que jamais concerné aujourd’hui par la montée en puissance de l’intelligence artificielle qui soulève de nombreuses questions et inquiétudes. Ce qui m’a le plus marqué sont les passages où les « phonistes » décident de parquer les êtres normaux pour ensuite les éliminer… Cela rappelle les camps de la mort et l’impitoyable régime nazi… S’il est loin d’atteindre la profondeur du Fléau, ce roman est un concentré d’horreur dans la plus pure tradition de Stephen King: des scènes de carnage répétées tout au long du périple des protagonistes sans pour autant tomber dans le gore, mais elles ont suffisamment d’impact pour marquer durablement. Je ne suis pas fan du tout des films ou séries à base de zombies et autres dérivés fantastiques, mais l’écriture de Stephen King l’emporte une nouvelle fois sur mes a priori, et c’est encore une fois à regret que je quitte ces personnages attachants, abandonnés là dans une fin assez abrupt mais pleine d’espoir car je m’attendais à une explication finale sur l’origine de l’Impulsion… Je ne peux que me contenter de mon imagination… Je n’ai jamais vu l’adaptation cinématographique et je ne cherche d’ailleurs pas à la voir car d’avis général le film est un fiasco.