Les larmes noires sur la terre – Sandrine Collette – Le Livre de Poche – Janvier 2018.
A l’âge de vingt ans, Moe part vivre avec un homme à Paris. Mauvais choix. Quelques années plus tard, maltraitée et abusée, elle n’est plus que l’ombre d’elle même. Décidée à le quitter, elle suit une « amie », mais ne trouve pas de travail adapté à sa vie de mère célibataire. Son nourrisson sous le bras, elle est emmenée par les services sociaux dans un centre d’accueil pour déshérités, surnommé « La Casse ». On y vit dans des carcasses de voitures entassées, formant les quartiers d’une misérable cité où règne la loi du plus plus fort. Chaque épave est attribuée à une personne. Moe prend possession d’une 306 grise qui devient son logement. Dans son quartier, elle rencontre cinq femmes qui vivent soudées pour affronter le monde hostile qui les entoure. Il y a Ada, une vieille afghane qui a gagné le respect dans la cité par ses décoctions médicinales, il y a Jaja, Poule et Marie-Thè, toutes des écorchées qui reviennent de loin pour survivre encore et toujours. Il y a Nini, celle qui veut encore profiter de la vie. Chacune d’elle conte son histoire. Ensemble, elles s’entraident et se battent dans cette zone de non-droit, travaillent pour gagner quelques pièces, maigre espoir d’agrémenter leur quotidien. Mais Moe garde en tête de fuir cet endroit, de retrouver une vie digne, et d’espérer un futur pour son fils. Pour atteindre ce projet, elle est prête au pire, mais ne s’attend pas au prix qu’il lui faudra payer.
Le style est froid, dur, immersif : on entre dans le récit immédiatement, entraîné par une écriture intimiste, au plus proche des personnages, pour ne râter aucune de leurs émotions. Etonnamment ce style m’a parfois pesé et pourtant je reconnais que de cette écriture précisément nait une puissante empathie envers des protagonistes plongés dans un cauchemar que l’on ne souhaite à personne : une vie ou survie forgée d’épreuves, oscillant entre désillusions et maigres espoirs. Cette dystopie a des allures de conte cruel, qui dépeint un monde si proche et si sombre que l’angoisse ne me quitte pas bien après avoir refermé ces pages. Al’instar du post-apocalyptique « Et toujours Les Forêts« , l’auteure explore les sentiments d’une personne et les confronte à des phénomènes de société extrêmes, nous proposant une réflexion sur notre futur. C’est à cela que servent les dystopies, à nous rappeler qu’ils faut nous méfier des conséquences de nos actes, et c’est le message que Sandrine Collette réussit toujours à faire passer. Je vous le conseille.
21 novembre 2022 at 9 09 57 115711
Oh dommage que l’écriture sèche de Sandrine t’ait pesée. Moi j’ai adoré au contraire…
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21 novembre 2022 at 10 10 33 113311
C’est juste un petit bémol, pour dire que j’ai préféré Et toujours Les Forêts. Mis à part ça, Sandrine Collette reste une des autrices françaises que je préfère!
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21 novembre 2022 at 12 12 55 115511
Voilà qui nous fait un point commun
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21 novembre 2022 at 14 02 35 113511
Une auteure que je connais pas encore, mais cette histoire semble vraiment forte. Dommage pour le style froid de l’écriture, mais apparemment ça ne t’a pas empêcher d’apprécier le roman dans son ensemble, c’est une bonne chose. 🙂 Merci pour ton retour !
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21 novembre 2022 at 16 04 08 110811
Avec plaisir Ludivine, les romans de Sandrine Collette sont toujours très poignants, n’hésite pas à découvrir son écriture😉
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21 novembre 2022 at 22 10 07 110711
J’en prend bonne note, merci beaucoup Lison 🙂
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21 novembre 2022 at 15 03 47 114711
Je garde un bon souvenir de cette lecture, malgré toute la poussière contenue dans le récit.
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21 novembre 2022 at 16 04 06 110611
😅oui difficile d’y échapper, cela fait partie de l’ambiance !
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21 novembre 2022 at 20 08 01 110111
Je crois que je suis plus tentée par son roman post apo.
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22 novembre 2022 at 7 07 05 110511
J’ai déjà lu 2 fois l’auteur, et j’ai chaque fois besoin d’un temps d’adaptation pour me faire à son style, mais une fois plongée dedans, ça passe. Je lirai sûrement celui-ci un jour.
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25 novembre 2022 at 12 12 49 114911
J’ai adoré Ces orages-là qui était aussi un récit assez dur sur la reconstruction après des violences subies. J’aimerais bien lire un autre livre de cette autrice.
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25 novembre 2022 at 14 02 05 110511
A l’inverse Ces orages là est encore à lire pour moi et ce sera avec plaisir!
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